Se chauffer grâce aux eaux usées…
En matière d’énergies renouvelables, il n’y a pas que le solaire ou l’éolien. D’autres ressources sont disponibles, moins connues mais qui pourraient s’avérer très efficaces. En mouvement vers la transition énergétique, la France multiplie les projets et les recherches pour réduire son impact environnemental et sa dépendance énergétique vis à vis d’autres pays. Dans ce contexte dynamique, la récupération de la chaleur des eaux usées suscite un intérêt grandissant.
Comment ça fonctionne ?
Le procédé est très simple, bien plus que la mise en œuvre de la géothermie.
Les eaux usées, issues des appareils électroménagers (lave-linge, lave-vaisselle…) et des équipements domestiques (baignoire, douche, évier…) sont évacuées dans les égouts à une chaleur comprise entre 12 et 20°C. Ces eaux conservent une partie de leur chaleur, représentant une énergie dite ‘fatale’ car inexploitée. Le simple contact avec ces eaux chaudes usées d’une plaque en inox insérant des tuyaux parcourus par un fluide caloporteur permet la récupération des calories. De 20°C initiale, la température augmente jusqu’à 60°C, permettant de chauffer sans problème les habitations via les réseaux.
Ce système sans pollution ni odeur ni combustion commence juste à être utilisé pour les grands ensembles de bâtiments, notamment professionnels. Une jeune entreprise toulousaine, EHTech, portée par l’accélérateur de start-up de l’IOT Valley à Labège (Sud-Est de Toulouse), était présente avec 274 autres entreprises françaises au CES (Consumer Electronic Show) de Las-Vegas en janvier 2018. Très inspirée en matière d’innovation technologique, la France se place sur la seconde place derrière les États-Unis en matière de nombre de start-up présentées par pays.
Le système Obox de EHTech
Créée par un jeune docteur en physique (H. Durou) et deux ingénieurs (T. Ricou et N. Claeys), le concept de récupérateur de chaleur des eaux usées de la douche permet, selon Hugo Durou « (…) de diviser par 3 la facture énergétique liée à la consommation d’eau chaude, quel que soit le système de chauffage de l’eau (gaz, électricité, fioul…) ».
Selon la start-up toulousaine, un foyer de 2 personnes qui habite dans le Nord et qui se douche 10 minutes/jour économise près de 200 euros/an avec l’Obox, soit environ 60% de notre facture d’énergie pour l’eau chaude.
Le principe : l’Obox chauffe l’eau qui alimente le chauffe-eau et l’eau froide du mitigeur. Le chauffe-eau travaille moins puisqu’il récupère de l’eau qui se trouve déjà à une température de quelques 30°C. Quant au mitigeur, il ne fait plus qu’un léger complément d’eau chaude pour atteindre les 40°C.
De fabrication française et dotée de 6 brevets européens, l’Obox est déjà commercialisé pour les particuliers au prix de 998 €.