Chauffage au bois et limitation de l’impact environnemental, quelles solutions ?
Si le bois énergie représente la première source en France d’ENR utilisée, il contribue aussi malheureusement à la mauvaise qualité de l’air dans de trop nombreuses régions. Et ce malgré les efforts des pouvoirs publics (PPA, crédit d’impôt transition énergétique, aides de l’ANAH, éco-prêt, TVA à taux réduit, Fonds Air Bois…).
La pollution émise par la combustion du bois en foyers domestiques continue de poser un véritable problème de santé publique, notamment dans le cas d’appareils où la combustion s’avère incomplète à certaines allures. Elle contribue dans certains cas aux épisodes désormais bien connus de pics de pollution.
Actuellement en contentieux avec la Commission Européenne pour non respect des taux de particules fines (PM10), la France (et les français) doit intensifier ses efforts pour améliorer la qualité de l’air et réduire ses niveaux de concentration de particules dans l’atmosphère. Selon plusieurs études de l’Inéris, la combustion de bois en résidentiel est responsable en grande partie des émissions annuelles d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (59%), de benzène (58%) et de particules fines primaires (44%).
Selon la synthèse de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques, les constructeurs dans leur grande majorité sous-estiment les émissions réelles de polluants.
Pour info : il n’existe encore aucun consensus européen concernant une méthode normalisée de mesurage de la pollution atmosphérique concernant les appareils de chauffage.
Les pistes d’amélioration
Si l’amélioration des performances des appareils domestiques est au cœur du débat pour réduire la pollution, elle ne progresse que très lentement en France.
Selon l’Inéris, 4 directions sont à envisager pour une progression rapide :
1. la restriction du domaine d’utilisation des appareils ;
2. une meilleure gestion des entrées d’air à l’allumage ;
3. une régulation automatique des entrées d’air en fonction de l’avancement de la combustion ;
4. l’installation de dispositifs de réduction d’émissions de polluants (électro-filtres, filtres catalytiques, etc.).
Le particulier a aussi son rôle à jouer pour limiter le réchauffement climatique issu du chauffage au bois. Une étude de l’Atmo Rhône-Alpes nous enseigne qu’en hiver, à l’échelle de la région Rhône-Alpes, les mauvais usages du chauffage individuel au bois peuvent contribuer jusqu’à 70% des émissions de particules dans l’air lorsqu’il fait très froid.
Il est ainsi important de ne pas utiliser de bois humide, d’appareil vétuste, de cheminée à foyer ouvert…